Chauffage, bilan après une année

Après un an sur place voici déjà l’heure des bilans énergétiques ! J’ai fait le calcul pour le chauffage du 1 mars 2013 au 28 février 2014. Ceci permet de minimiser l’impact de cet hiver particulièrement doux car le mois de mars 2013 a été particulièrement froid.

  • Jours de chauffe : 171j
  • Energie : 1952,77 kWh (dont 440 kWh pour le miroir chauffant de la salle de bain)
  • Moyenne par jour de chauffe : 11,54 kWh
  • Energie par m2 par an : 12,38 kWh

1952,77 kWh, c’est l’équivalent de 183 l de Mazout ou 391 kg de pellet (26 sacs).

On est bien en dessous des 15 à 17 kWh/m2/an annoncés par Eureca (évaluation phpp). De plus :

  • nous n’avons pas encore de voisins ce qui devait avoir un impact particulièrement négatif à cause du mitoyen (seulement 14cm d’isolant),
  • mars 2013 n’est pas vraiment représentatif car nous avons dû chauffer énormément la maison les deux à trois semaines qui ont suivi notre emménagement.

Voici le graph de la température moyenne dans le séjour. On perd environ 1 degré par étage :

A titre de comparaison, voici les chiffres si on fait le calcul pour l’hiver 2013-2014 (particulièrement doux, on a arrêté le chauffage depuis le 7/3!) :

  • Jours de chauffe : 112j
  • Energie : 1067 kWh (dont seulement 80 kWh pour le miroir chauffant de la salle de bain)
  • Moyenne par jour de chauffe : 8,93 kWh
  • Energie par m2 par an : 6,28 kWh

De la théorie à la pratique, il n’y a qu’un pas… C’est juste un grand pas !

Le « passif », une approche dogmatique et minimaliste

Cela fait plusieurs mois que je souhaite partager mon point de vue à propos du standard « passif ».

Lorsque nous nous sommes lancés dans notre projet en 2010/2011, nous avons été séduit très vite par le standard passif. Certaines conférences auxquelles nous avons assistées – sponsorisées pour la plupart par la pmp – étaient en effet très persuasives. En cours de construction, j’ai été amené à remettre en question la pertinence de notre choix.

L’effet pervers des négawatts

Le premier déclic s’est fait à la lecture d’un article de Laurent Minguet datant de septembre 2011 : L’effet pervers des négawatts. L’article explique notamment, calculs à l’appui, quel est le choix le plus rationnel d’un point de vue économique et écologique en terme d’isolation pour un bâtiment neuf. Sa conclusion : isoler « très basse énergie », oui, « passif », non ! Dans le cas d’une rénovation, l’approche rationnelle le conduit à recommander environ une consommation de 75kWh/m2/an.

Je vais moi aussi faire de petits calculs rapides :
Si je reprends les chiffres annoncés dans l’article, j’ai dépensé 50€/m2 en plus pour arriver à une habitation proche du standard passif soit un surcout total de 10.400€ (208m2). Ce surcout de 10.400€ me permettrait d’économiser 15kWh/m2/an soit 3120kWh/an.

Si je prends cet argent et qu’à la place je l’investis dans des panneaux photovoltaïques, je vais pouvoir installer +/- 4 kWc de PV. En estimant qu’en belgique on obtient 850 kWh par kWc par an, cela nous donne donc une production de 3400 kWh. Pour un même montant investi, j’ai donc tout intérêt à installer des panneaux photovoltaïques que de passer d’un standard basse-énergie à un standard passif. Zut, c’est le contraire que j’ai fait…  🤨 De plus, d’un point de vue économique, je ne prends pas en compte dans mon calcul les primes liées à l’installation de panneaux photovoltaïques qui rendent ce dernier choix encore plus rationnel.

Il n’est donc pas toujours rationnel de vouloir consommer moins; il faut trouver le juste équilibre entre réduction de sa consommation et la production d’énergie verte.

« Passif », mais encore…

Un tout autre aspect concerne le passif dans l’évaluation de la « durabilité » d’un projet. En effet, le standard passif en-soi ne s’attèle qu’à définir des seuils de consommation d’énergie; qu’elle soit grise, verte, orange ou violette. De plus, la norme ne stipule aucune exigence en terme d’énergie grise (pour la fabrication des matériaux et la construction) ni d’exigence en terme de matériaux (contrairement à l’éco-construction par exemple). J’aurais donc tendance à considérer que ce standard est assez « minimaliste » d’un point de vue « durabilité » (préservation de notre environnement).

Je vous recommande à ce sujet un article particulièrement intéressant de Chloë Raemdonck sur le site A+ (a-plus.be): Tout passif ?

Test blower-door

Nous avons réalisé le seul et unique test blower-door le 4 novembre dernier. Nous obtenons un renouvellement d’air de 0,40 volume par heure. Bon résultat sachant que c’était le premier test.

Les points à améliorer :

  • L’étanchéité autour des gaine VMC (réalisée dernièrement par mes soins un peut trop vite…)
  • Le collage des membranes entre les châssis et l’ossature (voir prochain post à ce sujet).

Le test a été mené par Eureca, le bureau d’étude qui nous a suivi pour notre projet de construction (étude phpp et PEB).

Ventilation mécanique, le rendement réel de l’échangeur

J’ai pu raccorder la VMC Zehnder ComfoD 450. Il s’agit d’un modèle de base (sans commande à distance) mais, dès qu’elle est connectée à la domotique (via port série), toutes les commandes et les données sont disponibles depuis un contrôleur domotique (dans notre cas l’iPad, les smartphones et des bouttons-poussoirs de l’installation KNX).

Ainsi j’ai maintenant accès aux sondes de température. Ceci m’a permis de faire le graphique suivant :

Ce graphe représente l’évolution des températures les 3 derniers jours. En jaune, la température d’extraction de l’air, en cyan, la température de l’air pulsé, en mauve, la température de l’air extrait vers l’extérieur et enfin en rouge la température de l’air extérieur. Avec ces données de température, je me suis amusé à faire le calcul du le rendement de l’échangeur avec la formule suivante :

\(\frac {TempératurePulsion – TempératureExtérieure}{TempératureExtraction – TempératureIntérieure}\)

Zehnder annonce maximum 90% mais je n’ai pas trouvé les conditions des tests effectués. J’ai calculé le rendement moyen depuis que j’ai connecté la VMC sur le réseau domotique. En moyenne, le rendement serait de 81,9%.

Notons néanmoins que l’on parle uniquement du rendement du ventilateur. Le rendement total de l’installation devrait être plus faible à cause des pertes (principalement conduits vers l’extérieur).

Bardage 3

Voici quelques photos du bardage terminé :

NB : certains retours sur les châssis n’ont pas été réalisés car les protections solaires doivent encore être installées. Les gouttières définitives ainsi que les seuils en zinc pour les fenêtre de l’étage seront placés prochainement.